AU PAS SAGE

e.veille et e.tcetera...
Au Pas Sage vous raconte des histoires de ce qui se passe, de ce qui s'est passé et de ce qui se passera réellement... ou pas!

samedi 5 novembre 2011

Appel aux Martiens de tous les pays : Unissez-vous !

Le tout est plus grand que la somme des parties. Confucius

Ils étaient un milliard à l’époque (1964) ils sont désormais 7 milliards, enfin je devrais dire nous sommes 7 milliards, sept milliards de martiens, ça en fait du monde !
Le premier a les avoir rencontrés s’appelait Luc Devereaux. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant cet auteur qui s’était réfugié dans une cabane au fond du désert californien pour y trouver l’inspiration fut le premier homme à discuter avec un martien, là bas en plein désert. Et figurez vous que Deveraux et ce martien  furent peut être les précurseur d’une révolution en marche.

Bon je m’explique, parce que je sens que cette introduction vous parait pour le moins opaque.

Logo d'Anonymous
Les années 2000 ont vu apparaître une nouvelle forme massive d’activisme représentée par des groupes de Hackers tel que Anonymous, LulSec ou encore Telecomix, cette forme de contestation est montée en puissance au fil des années pour atteindre son paroxysme lors de la création de Wikileaks et au cours des révolutions arabes du printemps dernier. Des combinaisons d’attaques par déni de service (DoS) de virus ou d’intrusions ont permis de révéler au monde des pratiques illégales, des manipulations d’informations etc. Tout comme elles ont aidé les révolutionnaires tunisiens, égyptiens et syriens à coordonner leur mouvement sur la toile. Mais les Hacktivistes comptent aussi dans leur rang des personnes malveillantes qui ont la capacité de s’introduire de manière intrusive et illégale dans vos propres ordinateurs et dans les bases de données où se trouvent vos coordonnées bancaires au nom d’une conception de la démocratie qui leur est propre.

Logo de Telecomix
D’un autre côté les gouvernements légifèrent de plus en plus pour se protéger et protéger la société civile en constituant des fichiers (pour la France 36 fichiers, voir le rapport Bauer téléchargeable ici) ). Ces fichiers qui sont sensés à la fois nous protéger et aider la justice, sont contrôlés, avec ses faibles moyens, par la CNIL. Loin de moi l’idée de remettre en cause l’idée qu’une organisation administrative comme la Police puisse utiliser au service du droit et du citoyen des fichiers. La plupart des fichiers sont utiles et permettent de contrôler notre espace commun et nous rendre des services, à la condition que l’on donne autant de moyen à la collecte des informations qu’à son contrôle, ce qui est loin d’être le cas. La dérive hallucinante du fichier « Système de traitement des infractions constatées » (STIC mise en place en 1994 par Charles Pasqua alors ministre de l’intérieur)  doit nous amener à nous poser de sérieuses questions. 28 millions de personnes sont fichés dans STIC, et en 2009 la Cnil nous annonçait que seules 17% des fiches de personnes mise en cause était exact.
Logo du Ministère de l'Information
dans le film Brazil de Terry Gilliam (1985)


Kafka, Orwell et Terry Guilliam l’ont démontré artistiquement la France l’a réalisé réellement (la France et bien d’autres). Une erreur de noms, d’adresse, inscrite sur une fiche par un policier lambda et vous voilà embarqué dans une histoire de fou.  Ce n’est pas acceptable !




Le libre-fichage

Administration et Sociétés privées du monde « libre et libéral » sont en train de créer in finé un bel oxymore le : libre-fichage, accepté et demandé par les populations comme lorsqu’elles demandaient la protection d’un Dieu hypothétique au Moyen-âge en donnant leur accord tacite à un clergé omnipotent.
Benjamin Franklin homme des lumières, homme de science et père fondateur de la constitution américaine, disait il y a un peu plus de deux siècles « Une société qui abandonne un peu de liberté pour obtenir un peu de sa sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre et les perdra tous les deux ». L’informatique, la NTIC, le traitement des données, les algorithmes de plus en plus puissants ont bouleversé l’administration comme le secteur privé et nous voilà tous "fichés" comme le dit le titre d’une exposition qui se déroule actuellement aux Archives Nationales.

Est-ce pire que les époques ou vous pouviez être accusé, déporté, mise au banc, condamné par le fait du prince ou la puissance militaire ? Apriori non, grâce à la technologie l’arbitraire à moins sa place, mais à l’unique condition que les hommes ne fassent pas une confiance aveugle en cette technologie, qu’ils exercent le pouvoir et la justice en s’appuyant sur le droit, la technologie, la science, l’empathie et le doute. Le doute indispensable pour faire valoir les droits à égalité en s’appuyant à la fois sur le fichier et à la fois sur la contestation du dit fichier. La sécurité réside dans la liberté d’exercer un contrôle à double sens.

Des martiens au Web 2.0

Donc penser que les fichiers sont bons car on n’a rien à se reprocher est une erreur fondamentale. Les fichiers restent alors que les lois évoluent, et ceux qui les font et les appliquent changent. Ce qui fait que l’on a rien à se reprocher aujourd’hui sera peut être une preuve de culpabilité demain. Penser que les fichiers sont mauvais de facto, c’est une autre erreur, car s’est naïvement croire que ceux qui enquêtent et qui jugent dans un monde complexe peuvent décider sans s’appuyer sur ces viatiques technologiques.
La solution serait-elle l’absence de manipulation, d’erreur et de mensonge, donc la vérité ? Telle est depuis toujours la solution recherchée mais angoissante.
Alors revenons à Luc Devereaux lorsqu’il a rencontré les martiens en 1964. Les martiens débarquent ils sont un milliard, c’est la guerre froide, et leur arrivée va bouleverser l’ordre établi. Pourquoi ? Parce que le monde s’arrête tant l’arrivée d’extra terrestre stupéfait la planète entière ? Que nenni, non le monde perd la boule à cause du pouvoir des petits hommes vert et de leur esprit facétieux, et surtout parce qu’ils ne connaissent pas le mensonge. Ils sont donc tous hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante,  et grâce à leurs pouvoirs comme se dématérialiser à volonté et apparaître où bon leur semble mais aussi de voir à travers les surfaces opaques ils se mettent à révéler tous les secrets, clamant partout la vérité... Mais que peut-il advenir si tout mensonge s'avère impossible ? Alors l’humanité entière, unie dans sa misère commune, de s'écrier d'une seule voix : "Comment s'en débarrasser ?"
Luc Devereaux n’a jamais existé si ce n’est dans le cerveau délirant d’un grand auteur américain de Science Fiction Fredric Brown. Devereaux est le héros avec les martiens de l’excellent livre « Martien go Home » écrit en 1954, mais on peut penser que ce cher Brown par son imagination et son humour parlait autant de nous à travers la société humaine dépeinte dans son livre qu’à travers les petit hommes vert qui envahissent la terre dans sa fiction.

Aujourd’hui les martiens c’est peut être nous grâce au web 2.0. Diffuser, donnée des documents, échanger des idées, des points de vue, témoigner et  participer étonne et bouleverse l’ordre établi, ce qui fait que le législateur qui n’a toujours pas vraiment confiance dans les citoyens, même dans nos démocraties, est inquiet et désemparé. C’est donc le citoyen dans sa globalité et non dans sa simple représentation individuel qui change ainsi la donne. Mais cela est possible qu’à la seule condition que la coopération soit le point central et que celle-ci pèse sur le droit et le législateur. Alors peut être pourrons nous espérer un peu de vérité et moins d’arrangements tout en préservant nos vies privées. L’important n’est pas l’outil mais dans quel but on l’utilise. Car si dans le livre de Brown les hommes veulent se débarrasser des martiens c’est qu’ils sont obligés, tout comme nous, de mentir pour se préserver. Mais on peut penser que dans l’avenir la vérité pourrait être la meilleur manière de se préserver, non pas comme une pensée protestante, non pas en se surveillant tous mais bien en coopérant. Un Ying et un Yang de chacun complément de tous. C’est un équilibre qui crée une conscience collective. Un tout qui est plus grand que la somme des parties.

Réflexion à poursuivre J

Portez vous bien
MB

mercredi 19 octobre 2011

François Hollande l’homme idoine

Voilà, c’est fait, la gauche, ou plutôt une partie des citoyens français ont choisi le candidat du Parti Socialiste pour la course à la présidentielle. Je ne reviendrais pas ici sur le bilan de cette primaire ni sur les petites attaques comme sur l’asphyxie de l’UMP qui cherchait en vain un peu d’air.

Je parlais la semaine dernière de respiration à propos de ce nouveau processus démocratique, donc on peut dire que cette semaine tout le monde respire. Les uns vont pouvoir de nouveau occuper la scène médiatique qu’ils chérissent tant (nonobstant Madame Morano qui visiblement passe plus de temps sur les plateaux de télévision que dans le ministère dont elle a la charge : l’apprentissage une « priorité » pour ce gouvernement) et les autres vont préparer l’échéance présidentielle à venir.

L’effet papillon

En septembre 2010 je discutais avec quelques proches et je leur disais que François Hollande, s’il est candidat à la primaire socialiste, l’emportera en octobre 2011 puis gagnera la présidentielle de 2012. Je reconnais qu’il est facile de l’écrire ici aujourd’hui mais c’était bien l’objet de ces discussions animées autour de crus exquis. Je ne suis ni devin, ni parieur, mais même si je n’avais pas prévu la lamentable affaire du Sofitel de New York quoique prévisible sachant tout ce qui circulait en off sur DSK dans le landerneau médiatique parisien, je pensais que le champion des sondages était trop loin des citoyens français, trop confus sur son ancrage à gauche et surtout que le locataire actuel de l’Elysée devait préparer un dossier explosif contre son concurrent à venir.
Le Président de la République a des traits de ressemblance avec Don Salluste le personnage incarné par le regretté Louis de Funès dans « La Folie des grandeurs » (librement inspiré de « Ruy Blas de Victor Hugo) le film de Gérard Oury (1971) et il aurait pu faire sienne cette fameuse réplique : « Votre petite bombe tout à l'heure, elle était très mal réglée, elle a pété beaucoup trop tôt. Mimimi pif. Tandis que ma bombe à moi, ma grande bombe là-bas, elle explosera beaucoup plus tard mais quand ça pétera, ça fera un scandale épouvantable. » Voilà ce qu’espérait peut être secrètement le président. Mais, et c’est ce qui est délicieux avec la politique et l’histoire, rien de ce que l’on pouvait anticiper n’eut lieu, la bombe a éclaté beaucoup trop tôt et a surpris tout le monde. Avec le recul c’est donc ce qu’il y avait de plus évident qui est arrivé.
Ainsi François Hollande parti bien avant, tranquillement mais surement endossait à la surprise générale le rôle de favori de la primaire. Il est malin le François, mais il est surtout intelligent, une intelligence politique doublée d’une intelligence sensitive, de celle qui vous permet de capter les bon signaux et d’en avoir la juste interprétation. En fait la vraie bombe, c’est lui !

L’homme du présent

Pour être élu président dans notre Cinquième République il y a deux chemins possibles. Sans nuances et avec raccourcis il faut :
- Soit provoquer le destin en créant le désir chez les électeurs, à coup de démagogie, d’illusions, de rêves, parfois de mensonges, tout en se montrant déterminé.
- Soit être la bonne personne au bon moment, être totalement inscrit dans le présent, dans le sentiment et le besoin de la majorité des citoyens.
- Et parfois… les deux.

 L’actuel « boss » du pays a gagné son « job » grâce à son talent qui lui a permis d’emprunter avec brio le premier chemin. Alors que François Hollande est certainement le marcheur qui emprunte le second. Il est l’homme du présent, celui qui s’inscrit précisément dans la nécessité actuelle et la conscience collective de la majorité des citoyens, de plus il est l’exact contraire de celui qui préside aujourd’hui. Si les hommes font l’histoire, l’histoire est une question de circonstance et certains hommes plus que d’autres sont adaptés aux circonstances, c’est alors à eux de prendre leur destin en main pour s’inscrire dans le temps.

Fin de l’enfance

En 2007, après plusieurs années de somnolence du politique,  le candidat de l’UMP a su toucher la fibre envieuse du peuple français, la fibre libérale, la fibre individualiste. Non seulement il a su la toucher mais il a su représenter ce que beaucoup de citoyen voulaient secrètement être, ce personnage qui ose, pour qui tout est possible jusqu’à s’affranchir des règles communes, ce personnage totalement décomplexé. Nous étions alors comme un enfant qui pensait n’avoir plus besoin de la frustration liée à l’exercice de l’autorité parentale. Comme en son temps Bernard Tapie fut très populaire parce qu’il osait ce que beaucoup n’osait pas tout en rêvant de le faire, le futur président d’alors nous disait en substance « avec moi tout est possible, si j’y arrive vous aussi, vous pourrez vous permettre ». Presque cinq ans plus tard nous pouvons tous constater le bilan plus que contrasté de cette vision infantile des désirs de la majorité des citoyens.
Mais je crois qu’une grande partie a compris aujourd’hui qu’il fallait désormais s’inscrire dans le présent et la réalité. Pour cela il faut suivre le  b.a.-ba de la structure d’un individu, c'est-à-dire établir des règles claires et qui sont respectées par une autorité qui en est garante !
C’est seulement ainsi que les individus peuvent progresser eux-mêmes tout en intégrant le collectif et c’est seulement alors que la confiance en soi puis dans le collectif commence à revenir, en bref c’est le passage réussi de l’enfance à l’âge adulte. Tout cela est, je l’admets, un peu simplifié, mais l’idée est bien là. Lorsque l’élite de la nation transgresse puis s’affranchit peu à peu puis de plus en plus rapidement des règles communes et pire des règles qu’elle est sensée représenter, les citoyens se mettent à faire de même et le pays fini alors par sombrer, ce qui chez nous se traduit par : endettement, corruption, chômage, communautarisme, repli sur soi, bouc émissaire jusqu’à nier la réalité tant notre responsabilité est devenue insupportable.

La pièce manquante

La crise, la défiance vis-à-vis des politiques, la peur de la mondialisation, la monté de la précarité et du chômage, le repli sur soi, l’impuissance économique, le népotisme, la corruption, les conflits d’intérêt voilà la situation d’aujourd’hui. Avec comme point d’orgue l’immense pessimisme des français. Nous sommes champions du monde dans la catégorie pessimisme (étude Voice Of the People), number one, the best of pessimism, Leader on the World of the pessimism. La chose positive c’est que nous sommes au moins champion dans un domaine.
Bien que notre nation s’en sorte mieux que d’autres nous déprimons ! Pour sortir de la déprime il faut des médicaments, une thérapie, une analyse, un changement de cap, une confiance en soi retrouvée. Mais surtout il faut un fonctionnement différent de la tête. La France est un pays qui lorsqu’il ne s’identifie plus à sa direction, il s’y oppose tout en déprimant, et en cette fin 2011 nous sommes arrivé à l’acmé de cette situation, nous déprimons et nous attendons (car l’idée républicaine et démocratique est encore très ancrée dans la population) les prochaines échéances électorales pour changer de capitaine et redonner une direction claire à notre vaisseau qui prend des airs de Titanic. C’est certainement salutaire, je pense donc qu’on peut dire que la victoire d’Hollande à la primaire est une preuve de maturité. Une majorité de français sait et surtout accepte désormais que tout n’est pas possible, qu’on ne réalisera pas tous ses rêves et ce n’est pas grave. Par contre être en permanence dans la transgression entraîne de facto le citoyen dans la dépression et l’impossibilité d’aller de l’avant. Tout cela François Hollande l’a compris et l’a senti tout simplement parce qu’il est un homme de la constance, de la synthèse et du rassemblement. Je pense donc qu’il sera le prochain Président de la République, il est la pièce manquante au puzzle de la république. Par la suite rien ne garanti le succès et la réussite, mais si le député de Corrèze sait bien s’entourer alors il réussira l’objectif de son quinquennat : que les français reprennent confiance en eux et en leur nation pour réinventer, imaginer et produire une société plus dynamique et plus juste. Même si en politique et en histoire on ne doit jamais oublier que rien n’est joué d’avance, mais que voulez vous je suis et reste un optimiste…
MB

PS : Pour mémoire dans la Folie des grandeurs Don Salluste l’homme avide d’or et de pouvoir fini enchaîné aux Barbaresques : 

mardi 11 octobre 2011

Preum’s, deuz et trois impétrants

Nous sommes mardi, il fallait bien une soirée, une journée, deux nuits et une mâtiné pour prendre le pouls. Mais qui donc est malade ? Personne, enfin pas encore, même si certains frisent l’indigestion.
Blogosphère politique
Comment passer à côté de cette primaire ? On aura tout entendu sur cet évènement, pour ma part je ne garderais qu’un terme : « respiration ».  Respiration démocratique et médiatique ou le zapping fut mis un peu de côté, ce qui a fait du bien « au temps de cerveau disponible » de la plus part d’entre nous.
Donc avant d’en arriver à saturation (oui car il y a aussi le Mondial de Rugby, l’Euros 2012, les sorties cinéma de la semaine, le Président qui se met à la langue de Goethe, la révolution en Lybie, les apéros, les nouvelles tendances techno etc.) je me suis donc lancé dans une veille organisée et... intuitive sur Twitter, quelques blogs, des forums (ceux de la presse nationale et la PQR) ainsi que le visionnage d’ interview et réactions des principaux acteurs de cet enjeu politique.

Victoire de la Gauche réformiste

Il n’est pas question ici de faire une analyse journalistique ou de sondeur, mais seulement de reproduire ce que j’ai pu ressentir et ce que j’en pense, cela avec mes outils de veille et d’analyse mais avant tout avec mon intuition.
Tout d’abord avec 39% pour François Hollande et 30% pour Martine Aubry sur 95.95% (à l’heure ou j’écris ce papier) des votes exprimés il est incontestable que c’est une victoire de la Gauche réformiste de type sociale démocrate. Ceci est assez rare au parti socialiste pour le souligner. Et même si le score d’Arnaud Montebourg a monopolisé les réactions et les analyses d’après scrutin il n’en reste pas moins que 69% des votants ont exprimés un choix pour la gauche réformiste. On pourrait même y ajouter les score de Jean-Michel Baylet et ceux de Manuel Valls, soit 76% des votes. Et pourtant la grande question dès lundi, est « que faire des voix qui se sont portées sur monsieur Montebourg » ? Qui sont-ils ? Que vont-ils faire dimanche prochain ? Sont-ils Aubry-compatibles ou Hollande-compatibles ?

Une troïka pour deux ?

Après avoir parcouru la toile, interrogé certains qui ont voté pour le député de Saône et Loire, lu leur réactions, je ne suis pas beaucoup plus avancé que les sondeurs, politologues et autre éditorialistes. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a certainement un bon nombre de citoyens très à gauche, ceux qui voteront Jean-Luc Mélenchon au premier tour de 2012 voir Philippe Poutou (candidat du NPA), dans l’électorat d’Arnaud Montebourg de dimanche dernier. L’extrême gauche a toujours su faire de l’entrisme avec succès. Certains s’inquiétaient que l’UMP envoi des masses de votants perturber cette élection, mais il est probable que ça soit l’extrême gauche qui y a joué un plus grand rôle, même s’il n’est pas essentiel. Les autres électeurs de Montebourg, socialistes ou sympathisants voir de droite ont exprimé un vote clair,  peu calculateur, sincère, volontaire qui manifeste un désir et un besoin de solution face au pouvoir de la finance et à l’essoufflement du système. Quant à leur avis sur les autres candidats il est plutôt du genre : veille gauche, trop à droite ou pas assez volontaristes. Et puis  enfin, quelques autres détestent Aubry parce qu’elle représente l’appareil et déteste Hollande parce qu’il représente la synthèse qui n’est pas assez punchi.  Difficile donc de faire une analyse et encore moins de trouver l’angle de captation de cet électorat. Reste une certitude qui les rassemble tous il faut luter contre la corruption et la dérégulation. A noter que Montebourg n’est pas un « gauchiste » et ses accointances avec les idées de Franklin Delano Roosevelt en font plus un keynésien interventionniste, ce qui le rapproche in fine de la social démocratie.
Mais comme il  l’a dit hier, « Mister 17% » ne sait pas encore pour qui voter. Il va donc interroger les deux finalistes, les impétrants comme il les nomme, sur ces sujets.

Le temps des « Impétrants »

Impétrer: obtenir de l’autorité compétente à la suite d’une requête.
Impétrant : Personne qui a obtenu de l’autorité compétente quelque chose (charge, privilège, titre) qu’elle avait demandé officiellement.
Voilà un terme rare et savoureux, particulièrement dans ce contexte. Imaginons et amusons-nous ! Et si ce terme utilisé par l’avocat Arnaud Montebourg était en fait destiné à lui-même ? Car il défend, à juste titre, ses idées et il désire les faire passer auprès de ceux qui vont porter un programme d’alternance. Et dans cette optique il espère obtenir de l’autorité compétente un titre, un poste ou une charge suite à sa requête qu’il va faire par écrit et dont nous prendrons tous bientôt connaissance.
Est-ce pour autant qu’Arnaud Montebourg et sa dé mondialisation doivent devenir la question centrale pour les deux candidats encore en lice. Je ne le crois pas et c’est ce qui ressort d’une majeure partie des commentaires de ceux qui s’expriment et qui se projettent vers 2012.

L’objectif révèle l’enjeu !

Palais de l'Elysée
Lorsque l'on commence à s’égarer du chemin il est bon de revenir au fondamentaux et donc à l’objectif. Cette primaire à pour objectif d’élire le candidat ou la candidate d’un des deux plus grands partis politique français pour incarner une possibilité d’alternance lors des prochaines élections présidentielles. Quant à l’enjeu il faut que le dit candidat ou candidate soit capable de rassembler suffisamment afin de battre le  président sortant. Certes avec un programme compatible avec les aspiration de son parti, mais surtout avec cette capacité.
La France est un pays marqué à droite, pas besoin d’être un grand politologue pour le savoir, et il faut à chaque fois des circonstances très spécifiques pour que la gauche remporte les élections qui lui permettent de gouverner. On peut s’en indigner, trouver cela anormal, trouver cela injuste, dire que ce n’est pas la vraie gauche etc. cela ne change rien à la réalité. De plus on ne gouverne pas une démocratie et encore moins la France sans rassembler une large majorité de citoyens quelque soit leur obédience idéologique. A l’instar des Dupont et Dupond je dirais même plus : nous n’avons pas le choix ! La présidence actuelle le prouve en ne gouvernant plus que pour une minorité sans aucune direction. Et le prochain gouvernement risque de gouverner très vite à vu avec un soutien minoritaire dans la nation si celui ou celle qui l’incarne commence aujourd’hui à partir dans tous les sens. Cela serait dramatique pour notre pays.
Commencer donc à se chamailler, comme je le vois sur les réseaux sociaux, Twitter ou les forums sur le thème  « c’est ma championne, ou mon champion qui ressemble le plus au troisième non c’est moi, tu parles c’est le flamby le mou, pff elle est rigide la mère emptoire », c’est inévitablement noyer son propre message et ensuite casser la dynamique tout en allant vers de graves désillusions.

La meilleure main

Nous ne sommes ni au loto foot, ni au PMU, ni sur Betclic et autres paris en ligne, je nommerais donc personne et n’établirais aucune côtes ou pronostiques. Seulement voilà ce que je ressens d’après les réactions de la blogosphère, des forums et de l’idée que je me fais de cette élection. Je pense que le courant du candidat qui sera le plus à même de garder une ligne sociale démocrate rassurante pour une majorité de français tout en intégrant les questions fondamentales de la modernisation des institutions dans une direction simple c’est à dire vers plus de démocratie et de confiance dans le citoyen, sera celui qui gagnera dimanche prochain. Car je crois que la volonté de la majorité des votants est de désigner celui ou celle qui sera capable de gagner pour remplacer le locataire actuel de l’Elysée. Pensée optimiste, oui mais aussi une impression de maturité d’une parti du corps électoral de gauche qui doucement se débarrasse des oripeaux idéologiques et démagogiques avec pour but de faire avancer le pays dans l’équilibre grâce à un des fondements de la démocratie : l’alternance.

MB


jeudi 6 octobre 2011

Des « génies » et des pommes…



Hier, mercredi 5 octobre 2011 Steve Jobs est mort des suites d’un cancer du pancréas à Palo Alto (Californie, États-Unis). L’inventeur du Mac laisse la firme à la pomme orpheline.

Je déjeunais il y a peu avec un type de la finance, quelqu’un d’important dans son secteur. En sortant son portable, un Blackberry, il me dit : « tu vois (oui il me tutoie) c’est vraiment pratique et indispensable pour mon travail, mais je préférerais nettement un iphone comme celui de ma femme, ce type, Steve Jobs, c’est vraiment un génie. » Deux jours plus tard, je prenais un verre avec un ami producteur qui me montre une vidéo sur son IPad, mais avant de parler du contenu il me dit : « ce truc c’est génial, je suis devenu addict » puis il m’explique tout ce que l’on peut faire avec (ce que je savais déjà, mais je ne me lasse pas de l’enthousiasme des gens) et enfin il conclut par « tu te rends compte de tout ce que ce mec a inventé, un vrai génie le Steve ». Et puis ce matin je parle à ma compagne de la mort de Jobs et elle me répond qu’elle ne voit pas qui c’est, j’adore son sens de l’humour mais cette fois-ci elle est tout à fait sérieuse ! Je lui fais donc rapidement un petit topo, elle connait bien sur  les produits d’Apple, mais le mot « génie » ne lui vient pas à l’esprit.

Steve Jobs, ce « génie » ?

Steve Jobs ! Depuis plus de 30 ans de nombreux observateurs et utilisateurs  crient donc au génie lorsque ce nom est prononcé.  A juste titre en ce qui concerne sa vision marketing et créative. Voilà un homme qui a su allier son sens de l’esthétique, son pragmatisme ainsi que son sens du commerce. C’est suffisamment rare, voire exceptionnel pour être souligné. J’ajouterais même que cet homme est aussi un visionnaire qui a su capter les désirs puis les satisfaire en créant des machines simples et intuitives, mais est-il un créateur? Car technologiquement parlant Jobs et Apple n’ont véritablement rien inventé ; vous pouvez vous référer à l’histoire informatique : les icones [Xerox], la souris  [Douglas Engelbart du Stanford Research Institute],  l’ordinateur avec écran et clavier intégré [Commodore], jusqu’à la fameuse et magnifique Ipad dont on peut voir les possibilités multimédias dans l’imagination d’un autre « génie », Stanley Kubrick, dans une séquence de son film de 1969 « 2001 l’Odyssée de l’Espace ».

Brillant

Jobs a surtout eu la brillance de réunir toutes ces inventions en une seule avec son Apple, puis son mac jusqu’au I.pod, phone, pad etc., et cela fait certes toute la différence mais est-ce pour autant un génie ? Et pourtant tellement de gens et de journaux lui donne ce titre. Est-ce parce que cet homme est devenu une sorte de gourou, peut être même à son insu, lui qui voulait changer le monde ? Où est ce par qu’il est devenu plus qu’une Rock Star car nombreux sont ceux, dans les blogs et autres réseaux sociaux, qui voudraient lui donner le statut de divinité (au sens divinatoire et à vénérer).
Depuis la naissance d’Apple (1976), le monde a effectivement changé et Jobs y a sans doute apporté sa contribution. Tout comme Newton, un autre « génie », avait apporté la sienne aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec comme emblème une… pomme (le premier logo d’Apple montre le célèbre physicien assis sous un pommier avec le fruit au dessus de lui prêt à tomber sur son crane). Mais le monde aurait t-il à ce point changé pour que l’on en vienne désormais à nommer génie un chef d’entreprise qui cristallise autour de lui une fascination qui va bien au-delà de son talent ?

Plonge la pomme dans le brouet et laisse le sommeil de Mort l’imprégner.

Bletchley Park
Mieux qu’une longue et fastidieuse explication pour analyser l’évolution et l’attribution du label « génie », remontons plutôt quelques décennies en arrière au cœur des tourments du siècle précédent. L’histoire se passe durant la Seconde Guerre mondiale, l’action se situe en Angleterre, plus précisément dans un manoir Victorien « Bletchley Park », à environ 80 km au nord-ouest de Londres. C’est dans cette magnifique bâtisse qu’une partie du pire conflit de l’histoire de l’humanité va se jouer. A l’intérieur se trouvent un aréopage de mathématiciens, de linguistes et même de joueurs d’échec. Ils forment une équipe qui travaille pour les  services britanniques du chiffre, ce sont les briseurs de codes, leur mission : décrypter  « Enigma » la fameuse machine de chiffrement de l’Allemagne nazie. Se trouve parmi eux Alan Turing un mathématicien de « génie » et un excentrique qui mange chaque soir une pomme avant de se coucher, il est fasciné par le film sorti en 1937 « Blanche neige et les sept nains » de Walt Dysney et a pour habitude de répéter la phrase de la sorcière « Plonge la pomme dans le brouet et laisse le sommeil de Mort l’imprégner ».
Turing participe activement à casser le code Enigma. Il améliore la « Bombe », machine de décryptage polonaise, fait des recherches qui permettent de casser un autre code, celui du télescripteur Fish (invention allemande) et qui furent ensuite utilisées pour la conception de « Colossus », le premier calculateur électronique fondé sur le système binaire.  Bref, Alan Turing est un des précurseurs de l’intelligence artificielle et l’un des pères de l’ordinateur, il participa d’ailleurs en tant que directeur de recherche à la création du Manchester Mark, un des premiers ordinateurs en 1949. Mais Turing souffrait dans sa vie privée, il cachait son identité sexuelle. Il était homosexuel et dans l’Angleterre de cette époque il lui était interdit de vivre au grand jour sa nature.
En 1952, à la suite d’un fait divers, il révéla sa véritable nature sexuelle, ce qui lui valut un procès médiatisé dont l’issue dramatique peut aujourd’hui nous paraitre aberrante. Déclaré coupable de « sodomie » selon le code pénal britannique, on lui donna le choix d’être soit incarcéré soit castré chimiquement pendant un an, il choisit cette seconde option. Un an auparavent, il était devenu membre de la Royal Society, désormais il est écarté de tous les grands projets. Turing sombre peu à peu, entre ses recherches qui accaparent beaucoup (trop ?) son esprit et sa mise au banc de la profession, son état psychique s’aggrave. Mais c’est sa transformation physique, causée par la castration chimique et ses terribles effets secondaires comme celui de lui faire pousser une poitrine, qui l’entraine dans une profonde déprime.
Le 7 juin 1954 à son domicile, dans la banlieue de Manchester, Alan Turing se suicide au cyanure, il avait 41 ans. Près de son corps, on découvre… une pomme croquée, qui vraisemblablement contenait le poison mortel.




Statue d'Alan Turing à Manchester
Voici la fin d’un homme qui fut un immense scientifique, dont le travail contribua directement à lutter contre la puissance destructrice nazie et qui fut à l’origine de l’ordinateur plus de trente ans avant l’apparition du premier Apple (1976). Il est mort seul parce que rejeté pour des raisons absurdes. Aujourd’hui Turing a été réhabilité et est reconnu comme un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, un Génie !





Péché originel

Steve Jobs s’est toujours défendu d’avoir pris comme logo une pomme croquée en hommage à Alan Turing. Et même si le second logo d’Apple (1976-1998) est une pomme croquée aux couleurs du raimbow flag, emblème de la communauté gay, ces derniers ne prirent ce symbole qu’en 1978. Mais Peut être qu’inconsciemment en choisissant ce nom et ce logo, Jobs rendait à la fois un hommage à Turing tout en tuant le père par la même occasion et pouvait alors à son tour devenir un génie.
En 2011 être un chef d’entreprise original et visionnaire dans son secteur et surtout qui a réussi c’est être un génie ? Non,  Steve Jobs n’est pas un génie et ce n’est pas lui rendre hommage que de lui donner ce statut car cela brouille ses véritables qualités entrepreneuriales.
Le génie se trouve finalement peut-être dans la pomme elle-même, fruit du péché originel, genèse de nombreux fantasmes et symbole improbable qui aida (entre autre) Jacques Chirac à gagner les présidentielles en 1995, et rien que cet exploit confère du génie à ce fruit exquis…


M.B




Ps: il vaut mieux être d'accord sur l'axiome de Génie : "Esprit qui présidait à la destinée de chacun. Aptitude supérieur de l'esprit qui rend qqn capable de créations, d'inventions, d'entreprises qui paraissent extraordinaires ou surhumaines". Le Petit Robert

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Ce blog a pour ambition de partager des analyses et perspectives sur des sujets aussi variés et transversaux que la politique, l’économie, les médias, le marketing, les sciences, l’histoire, le sport, la culture, la psychologie, technologie ou encore la création (cinéma, télé, internet, publications, spectacle vivant, etc). Mais avec un zest d’anticipation, une dose d’intuition et une pincée d’imagination. Avec le désir de partager les décryptages, d’entraîner des réflexions et des créations autour de ces sujets.

Adepte de scénarisation, de transmedia, de veille soutenue à cause d’une curiosité permanente je vous propose d’échanger et dans la mesure du possible de poursuivre les idées sur toutes formes de supports en y apportant de la créativité et en stimulant les diffusions de chacun.

A tout ce qui fait échos tout d’un coup en nous au passage de rencontres, de lectures, de visionnages, de goûts, d'écoutes, de sensualités, de tout ce qui agite ainsi nos sens jusqu’à notre intuition profonde et cela en n'étant pas trop sage ! J

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