AU PAS SAGE

e.veille et e.tcetera...
Au Pas Sage vous raconte des histoires de ce qui se passe, de ce qui s'est passé et de ce qui se passera réellement... ou pas!

samedi 5 novembre 2011

Appel aux Martiens de tous les pays : Unissez-vous !

Le tout est plus grand que la somme des parties. Confucius

Ils étaient un milliard à l’époque (1964) ils sont désormais 7 milliards, enfin je devrais dire nous sommes 7 milliards, sept milliards de martiens, ça en fait du monde !
Le premier a les avoir rencontrés s’appelait Luc Devereaux. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant cet auteur qui s’était réfugié dans une cabane au fond du désert californien pour y trouver l’inspiration fut le premier homme à discuter avec un martien, là bas en plein désert. Et figurez vous que Deveraux et ce martien  furent peut être les précurseur d’une révolution en marche.

Bon je m’explique, parce que je sens que cette introduction vous parait pour le moins opaque.

Logo d'Anonymous
Les années 2000 ont vu apparaître une nouvelle forme massive d’activisme représentée par des groupes de Hackers tel que Anonymous, LulSec ou encore Telecomix, cette forme de contestation est montée en puissance au fil des années pour atteindre son paroxysme lors de la création de Wikileaks et au cours des révolutions arabes du printemps dernier. Des combinaisons d’attaques par déni de service (DoS) de virus ou d’intrusions ont permis de révéler au monde des pratiques illégales, des manipulations d’informations etc. Tout comme elles ont aidé les révolutionnaires tunisiens, égyptiens et syriens à coordonner leur mouvement sur la toile. Mais les Hacktivistes comptent aussi dans leur rang des personnes malveillantes qui ont la capacité de s’introduire de manière intrusive et illégale dans vos propres ordinateurs et dans les bases de données où se trouvent vos coordonnées bancaires au nom d’une conception de la démocratie qui leur est propre.

Logo de Telecomix
D’un autre côté les gouvernements légifèrent de plus en plus pour se protéger et protéger la société civile en constituant des fichiers (pour la France 36 fichiers, voir le rapport Bauer téléchargeable ici) ). Ces fichiers qui sont sensés à la fois nous protéger et aider la justice, sont contrôlés, avec ses faibles moyens, par la CNIL. Loin de moi l’idée de remettre en cause l’idée qu’une organisation administrative comme la Police puisse utiliser au service du droit et du citoyen des fichiers. La plupart des fichiers sont utiles et permettent de contrôler notre espace commun et nous rendre des services, à la condition que l’on donne autant de moyen à la collecte des informations qu’à son contrôle, ce qui est loin d’être le cas. La dérive hallucinante du fichier « Système de traitement des infractions constatées » (STIC mise en place en 1994 par Charles Pasqua alors ministre de l’intérieur)  doit nous amener à nous poser de sérieuses questions. 28 millions de personnes sont fichés dans STIC, et en 2009 la Cnil nous annonçait que seules 17% des fiches de personnes mise en cause était exact.
Logo du Ministère de l'Information
dans le film Brazil de Terry Gilliam (1985)


Kafka, Orwell et Terry Guilliam l’ont démontré artistiquement la France l’a réalisé réellement (la France et bien d’autres). Une erreur de noms, d’adresse, inscrite sur une fiche par un policier lambda et vous voilà embarqué dans une histoire de fou.  Ce n’est pas acceptable !




Le libre-fichage

Administration et Sociétés privées du monde « libre et libéral » sont en train de créer in finé un bel oxymore le : libre-fichage, accepté et demandé par les populations comme lorsqu’elles demandaient la protection d’un Dieu hypothétique au Moyen-âge en donnant leur accord tacite à un clergé omnipotent.
Benjamin Franklin homme des lumières, homme de science et père fondateur de la constitution américaine, disait il y a un peu plus de deux siècles « Une société qui abandonne un peu de liberté pour obtenir un peu de sa sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre et les perdra tous les deux ». L’informatique, la NTIC, le traitement des données, les algorithmes de plus en plus puissants ont bouleversé l’administration comme le secteur privé et nous voilà tous "fichés" comme le dit le titre d’une exposition qui se déroule actuellement aux Archives Nationales.

Est-ce pire que les époques ou vous pouviez être accusé, déporté, mise au banc, condamné par le fait du prince ou la puissance militaire ? Apriori non, grâce à la technologie l’arbitraire à moins sa place, mais à l’unique condition que les hommes ne fassent pas une confiance aveugle en cette technologie, qu’ils exercent le pouvoir et la justice en s’appuyant sur le droit, la technologie, la science, l’empathie et le doute. Le doute indispensable pour faire valoir les droits à égalité en s’appuyant à la fois sur le fichier et à la fois sur la contestation du dit fichier. La sécurité réside dans la liberté d’exercer un contrôle à double sens.

Des martiens au Web 2.0

Donc penser que les fichiers sont bons car on n’a rien à se reprocher est une erreur fondamentale. Les fichiers restent alors que les lois évoluent, et ceux qui les font et les appliquent changent. Ce qui fait que l’on a rien à se reprocher aujourd’hui sera peut être une preuve de culpabilité demain. Penser que les fichiers sont mauvais de facto, c’est une autre erreur, car s’est naïvement croire que ceux qui enquêtent et qui jugent dans un monde complexe peuvent décider sans s’appuyer sur ces viatiques technologiques.
La solution serait-elle l’absence de manipulation, d’erreur et de mensonge, donc la vérité ? Telle est depuis toujours la solution recherchée mais angoissante.
Alors revenons à Luc Devereaux lorsqu’il a rencontré les martiens en 1964. Les martiens débarquent ils sont un milliard, c’est la guerre froide, et leur arrivée va bouleverser l’ordre établi. Pourquoi ? Parce que le monde s’arrête tant l’arrivée d’extra terrestre stupéfait la planète entière ? Que nenni, non le monde perd la boule à cause du pouvoir des petits hommes vert et de leur esprit facétieux, et surtout parce qu’ils ne connaissent pas le mensonge. Ils sont donc tous hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante,  et grâce à leurs pouvoirs comme se dématérialiser à volonté et apparaître où bon leur semble mais aussi de voir à travers les surfaces opaques ils se mettent à révéler tous les secrets, clamant partout la vérité... Mais que peut-il advenir si tout mensonge s'avère impossible ? Alors l’humanité entière, unie dans sa misère commune, de s'écrier d'une seule voix : "Comment s'en débarrasser ?"
Luc Devereaux n’a jamais existé si ce n’est dans le cerveau délirant d’un grand auteur américain de Science Fiction Fredric Brown. Devereaux est le héros avec les martiens de l’excellent livre « Martien go Home » écrit en 1954, mais on peut penser que ce cher Brown par son imagination et son humour parlait autant de nous à travers la société humaine dépeinte dans son livre qu’à travers les petit hommes vert qui envahissent la terre dans sa fiction.

Aujourd’hui les martiens c’est peut être nous grâce au web 2.0. Diffuser, donnée des documents, échanger des idées, des points de vue, témoigner et  participer étonne et bouleverse l’ordre établi, ce qui fait que le législateur qui n’a toujours pas vraiment confiance dans les citoyens, même dans nos démocraties, est inquiet et désemparé. C’est donc le citoyen dans sa globalité et non dans sa simple représentation individuel qui change ainsi la donne. Mais cela est possible qu’à la seule condition que la coopération soit le point central et que celle-ci pèse sur le droit et le législateur. Alors peut être pourrons nous espérer un peu de vérité et moins d’arrangements tout en préservant nos vies privées. L’important n’est pas l’outil mais dans quel but on l’utilise. Car si dans le livre de Brown les hommes veulent se débarrasser des martiens c’est qu’ils sont obligés, tout comme nous, de mentir pour se préserver. Mais on peut penser que dans l’avenir la vérité pourrait être la meilleur manière de se préserver, non pas comme une pensée protestante, non pas en se surveillant tous mais bien en coopérant. Un Ying et un Yang de chacun complément de tous. C’est un équilibre qui crée une conscience collective. Un tout qui est plus grand que la somme des parties.

Réflexion à poursuivre J

Portez vous bien
MB

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